Que prendre pour un long voyage ?
Partir en voyage seul avec une petite moto c’est comme faire un Tetris level 10 ! Qu’est-ce que j’emmène ? Qu’est ce qui n’est pas nécessaire ? Comment je mets tout ce matos sur la moto ? C’est un sacré casse-tête. Mais finalement ce que je compte prendre pour ce voyage est assez proche de ce que j’emportais lors de mes précédents voyages, j’ai surtout optimisé le volume et le poids du matériel.
Pour y voir plus clair j’ai identifié mes besoins en 7 familles.
- Accessoires moto :
Pour transformer la moto de voyageuse en grande voyageuse sans ajouter trop de poids à celle-ci voici les modifications que j’ai faites.
Lorsque je roule debout j’ai augmenté le confort par les réhausses de guidon qui intègrent un support de GPS de chez RallyRaid Products.
Les pare-mains d’origine ont été remplacé par des Cycra plus enveloppants.
Des protections latérales Crosspro protègent les radiateurs et me permettent de fixer des sacoches supplémentaires.
Les bottes pouvant abimer le cadre aluminium de la moto alors j’ai opté pour les protections de cadre Thorkracing.
Le tableau de bord a été modifié, intégrant une deuxième prise USB en charge rapide, une prise 12v et une sonde de température moteur et air ambiant.
Sur le support Pamir que m’a donné Antonio ( voir visite de l’usine AJP) j’ai ajouté un support aluminium plus léger et plus large de chez Perun Moto.
J’ai installé des phares additionnels à DEL, les mêmes que ceux que j’utilisais quand je faisais du rallye routier, ils sont très efficaces.
Afin de ne pas modifier le faisceau électrique de la moto, j’ai réutilisé le module de protection des circuits auxiliaire que j’avais sur ma F800GS. C’est le boitier Fuzeblock intégrant 6 départs protégés par fusible.
Le contrôle de la tablette sa fait par une commande au guidon de chez Thorkracing. Et bien entendu j’ai ajouté des poignées chauffantes.
Une poche à essence de 6L DesertFox me garantira l’autonomie suffisante lors des longues sections sans accès à l’essence.
Finalement la AJP nécessite peu de modifications, ce qui permet de l’équiper sans avoir à exploser le livret A, et de la garder le plus proche possible de l’originale.
- Trousse à outils :
Le premier gros casse-tête est la trousse à outils, il faut arriver à optimiser au maximum les outils et si possible trouver ceux qui pourront avoir plusieurs utilités.
Lots de clefs de 8 à 17, démonte- pneus motion pro, mini voltmètre, clés six pans, mini cliquet avec douilles de 7 à 13, multitool Letherman, colliers, fils de fer, durit, fil électrique, cosses, fusibles, rustines, graisse, ruban adhésif. Bref j’ai tout ce qu’il faut pour réparer sur le bord de la route.
Les outils vont tous dans le « fatty tool roll » de chez MoskoMoto.
- Pièces de rechanges :
AJP m’a aidé à définir le matériel nécessaire afin de pouvoir rouler le plus loin possible en autonomie. J’emmène avec moi les basiques comme les chambres à air avant et arrière, un jeu de plaquettes de freins avant et arrière, bougie, filtre à air, filtre à huile, kit de réparation de câbles. Mais aussi un lot de pièces plus spécifique à la PR7, roulements de roues, joints spi, injecteur, pompe à essence, différents joints, le câble de connexion à l’ordinateur de bord pour identifier les codes défauts de la moto, des pastilles de réglage du jeu aux soupapes, kit embrayage, leviers de frein et embrayage, pédale de frein, sélecteur de vitesse et bien évidement tout ce qui faut pour lubrifier parce qu’il faut que ça glisse, de l’huile, de la graisse, du WD40 et de quoi nettoyer les filtres à air.
- Équipement pilote :
Mon équipement se compose d’un ensemble Rev’it que j’utilise depuis plusieurs années. C’est une tenue complète en Goretex avec de nombreuses aérations, idéale pour mon trip.
Je voulais partir avec mes vieilles bottes Alpinestars Tech3, mais elles ne sont pas étanches et sont peu pratiques alors j’ai pris un modèle plus « adventure » les Toucan. Elles sont bien plus confortables plus facile à enfiler et surtout étanches (Goretex).
Le choix du casque a été guidé par le poids, je voulais un casque ultra léger, j’ai trouvé chez www.louis.de le casque Nishua enduro carbon, avec pinlock et seulement 1200gr. Je verrai comment il évolue dans le temps, mais pour le moment, avec les 5000km déjà réalisé avec, j’en suis très satisfait.
Je pars avec deux paires de gants, des vieux de chez Rev’it plutôt légers et des gants Goretex Alpinestars que j’ai finalement remplacés par des Rev’it summit 3 H2O, car ils sont déchirés aux doigts.
Et bien entendu des sous gants, plastron, tour de cou et cagoule.
Je prends quand même une veste et un pantalon de pluie, plus pour me couper du vent et du froid que contre les averses.
- Vêtements :
Je n’ai pas d’actions chez décathlon mais j’avoue avoir acheté beaucoup de matos chez eux. Faut dire que le rapport qualité prix est très intéressant et j’avais des chèques cadeaux à dépenser.
J’ai décidé de ne pas prendre les doublures de ma tenue Rev’it mais d’avoir des vêtements techniques qui puissent avoir plusieurs utilités.
Doudoune ultra compact en plume, hoodie, polaire de randonnée, sous-vêtements techniques de ski pantalon et t-shirt long deux types différents, 2 paires de chaussettes en mérinos, un bonnet.
Pour le reste, 4 slips, 2 paires de chaussettes hautes et une 100% étanche de chez sealskinz, un ensemble de sous-vêtements technique pantalon et t-shirt long anti-transpiration, 3 T-shirts, un pantalon qui se transforme en short et un chapeau.
Une paire de tong, une paire de chaussure de running et bien sûr un maillot de bain.
Pour ma toilette, j’ai un sac avec tout le nécessaire, rasoir, champoing et savon solide etc… Ainsi qu’une serviette en microfibres et bien entendu une trousse de premier secours.
- Camping :
J’ai fait le choix de prendre du matériel de camping assez léger tout en privilégiant le confort. Le duvet est un Rab Ascent 500, avec une température de confort à 5°C, ce n’est pas le plus compact des duvets ni le plus chaud mais il est très confortable, et j’ai pour augmenter la température un sac de soie et mes sous-vêtements techniques. De plus si ça caille trop, direction l’hôtel le plus proche, c’est pas parce que je voyage qu’il faut endurer les contions extrêmes.
Pour le confort du dodo, j’ai également un oreiller ultralight de chez seatosummit et un matelas gonflable Nemo très compact et super confortable.
Je souhaitais partir avec ma tente « T3 ultralight plus » de décathlon, mais après quelques essais elle se trouve trop volumineuse et lourde à transporter. Alors je l’ai remplacée par une Ferrino Gobi 2, plus compacte et surtout autoportante.
Pour faire une petite sieste au bord de la route ou dormir quand il fait chaud j’emporte aussi un hamac.
En bon français j’aime bien cuisiner, j’ai pris le réchaud MSR whisperlite international qui fonctionne à l’essence, me permettant d’avoir toujours du carburant pour faire la cuisine, le bidon d’1L peut aussi servir de réserve en cas de panne sèche avec la moto. Pour concocter de bons petits plats, j’ai une popote Optimus Terra weekend, un ensemble couteau, fourchette, cuillère et une tasse.
Je transporterai l’eau en fonction des besoins avec deux MSR dromlite de 2L plus une poche à eau dans mon sac à dos. Et une petite chaise pliante pour ajouter un peu de confort dans ce monde de brutes.
Lorsque le soleil se couche j’ai deux lampes une frontale et une lanterne ainsi je suis paré pour dormir et manger n’importe où.
- Électronique :
Comme durant le voyage je veux apprendre la photo et créer du contenu vidéo, j’ai investi dans du matériel principalement d’occasion pour filmer et prendre les photos.
J’ai acheté une GoPro 6, et une caméra de casque chinoise ainsi qu’un appareil photo mirroless Lumix GF7 avec deux objectifs. Deux batteries supplémentaires pour la GoPro et le GF7 ainsi que leurs chargeur USB. Pour faire les montages et préparer mes itinéraires durant le voyage j’ai acheté un ordinateur compact 13’’, des cartes SD supplémentaires, des SDD portables, deux trépieds pour les caméras. Un adaptateur universel me permettra de charger tous ces équipements dans n’importe quel pays. Et pour passer le temps sous la tente ou à l’hôtel une liseuse avec un bon nombre de livres dedans.
Et tout ce matos, comment je le transporte, avec des sangles et du scotch ? Naaan, deux sacoches de 10L pour les pièces de rechanges et quelques outils sont accrochés aux protections latérales. La tente la chaise pliante, le grand trépied et le réchaud vont dans un sac de 20L placé à l’arrière de la moto. Le reste dans la bagagerie Moskomoto Reckless 80 dont j’ai remplacé le sac polochon de 22L par un de 40L. L’appareil photo les chargeurs de caméra et le petit trépied dans la sacoche de réservoir. Les documents administratifs toujours avec moi dans un sac à dos. L’ensemble pèse un peut plus que 40kg. Ce qui me fait une moto équipée avec tout le matériel pour environ 200kg.
Matériel utilisé
– Moto
- Rehausse guidon et support GPS
- Pares-mains
- Commande au guidon
- Protection de cadre
- Protection latérales
- Rack arrière
- Platine arrière
- Phare DEL
- Thermomètre
- Sacoches Moskomoto
- Sacoche de réservoir
- Sacoches avant
– Camping :
- Tente Ferrino Gobi 2
- Sac de couchage
- Oreiller sea to summit
- Matelas de sol Nemo Astro Lite 20R
- Réchaud MSR Whisperlite International
- Popote Optimus Terra weekend
- Sac rangement électronique
- Trousse de 1 secours
- Trousse de toilette
- Poche à eau MSR Dromlite 2L
- Hamac
– Équipement pilote
- Veste / Pentalon Rev’it Poseidon Goretex
- Bottes Alpinestar Toucan
- Casque Nishua enduro Carbon
- Gants Rev’it été
- Gants Rev’it étanche
- Sac à dos Kriega
- Plastron
- Tour de cou
- Balise de détresse
– Vêtements
5 thoughts on “Que prendre pour un long voyage ?”
Wahou, ça donne envie !
L’ensemble est impressionnant d’organisation et de préparation, c’est bien !
Cependant il manque une chose essentielle avant tout ça : où vas tu, quelles saisons et combien de kilomètres ?
Pour faire le tour de l’Afrique c’est pas mal, à part la partie soins et médocs, si c’est pour faire le tour des pays de l’Europe du nord, tu sera mort très vite !
Je fais des hivernales depuis dix ans, j’ai pu épurer l’inutile et identifier l’essentiel.
Donc l’équipement dépendra surtout de ta destination.
Par exemple, plutôt que de prendre des chambres à air de rechange, si ton roadcyrip fait moins de 8000 km, monte des renforcées Michelin Ep3.2, plus injection de liquide anti crevaison, tu gagnera du poids et des démontages fastidieux sur le bord de piste, ainsi que de devoir transporter un jeu de démonte pneus de 28 cm très lourd sans lequel tu ne fera rien car tes pneus enduro c’est terrible à démonter ! Secondo, il te faut un béquillage pour sortir une roue, avant ou arrière car moto couchée c’est la merde à réparer. Une béquille de rééducation en alu coupée en deux avec une tige filetee et deux écrous, ça pèse 300 gr, à fixer au milieu du cadre pour équilibrer la moto, c’est top et léger.
En trois, les sacoches rigides, ça fait table et chaise, c’est étanche et sécurisé anti vol, memz si ca n’aime pas les chocs ton matos ne sera pas fracassé dedans en cas de chute (vécu avec du souple, tu peux tout jeter ).
Pour dormir, le plus important et grave est le duvet, car dormir bien c’est la survie. Un duvet type armée Domiti étanche te sera plus utile que tout le reste, même dans la neige !
A 200€ le top hyper polyvalent, avec un Tarp pour la pluie et un matelas auto gonflant de 4cm.
Pour l’autonomie ekecyrique, le mieyx c’est un booster de 18000 mA, ça fait démarreur et une grosse autonomie pour ordi, telephone et GPS, t7 peux même
démarrer une grosse voiture.
Perso, j’avais un SWM Superdual 650 avec le même moteur que ton AJP, réservoir 18 litres, plus lourde de 10 kg mais plus polyvalente et déjà toute équipée en Crash bar et projecteur, je n’ai changé que la selle trop raide d’origine.
Là j’ai équipé un 700 Tenere, mêmes équipements et pneus Bridge AX 41 R plus Off road que les pirelli STR.
Pret pour Moscou, la Suède et la Norvège, quand le Covid nous lachera la grappe !
Good trip !
Salut Christobal,
Les raisons et l’itinéraire de mon périple sont expliquées dans ce sujet : https://longridezone.com/un-nouveau-projet-de-voyage/
De mon côté je ne suis pas partisan des chambres à air renforcées, lourdes et difficiles à retirer/mettre en place, et n’empêchent pas les crevaisons tout au mieux les pincements en cas de roulage sous gonflés.
Pour démonter les pneus je suis équipé des démontes pneus aluminium de chez Motion Pro, 100gr le démonte pneu et il intègre l’empreinte pour démonter l’écrou, c’est parfait. Et j’ai également une mini béquille pour lever la moto et retirer les roues.
Je ferai un sujet dédié aux outils que je prends avec moi.
Concernant le camping, j’ai un bon duvet et un excellent matelas de sol avec protection thermique, testé cet hiver, l’ensemble est confortable. De toute façon s’il fait trop froid direction l’hôtel.
J’ai aussi un booster c’est effectivement super pratique pour tout ce qui concerne la recharge des équipements électriques.
On croise les doigt pour pouvoir reprendre la route rapidement.
Motardement,
Laurent
Salut LoRZo, ça fait plaisir de voir que tu te lances dans cette belle aventure. Si je peux te donner un retour d’xp sur mon voyage islandais c’est que chercher l’étanchéité des pieds dans les bottes est au mieux illusoire. Si je devais refaire je pense que ce serait : chaussettes néoprènes et bottes non étanches qui laissent ressortir l’eau (parce que l’effet gore tex fonctionne dans les deux sens) 🙂 Mais c’est peut-être ce que tu entendais par chaussettes étanches. Et puis j’avais aussi découvert un truc : les vibrations ça use les plastiques des bouteilles que tu transportes en bagage. Donc évites de laisser des bouteilles en plastique souple en contact avec des choses solides dans tes sacs. Tu as sûrement plus d’xp que moi là dessus mais je partage quand même.
J’espère que tu pourras partir bientôt et je suivrais ton aventure de près.
Matthieu (dernier propriétaire de ton F800gs)
Hello Matthieu,
C’est cool d’avoir de tes nouvelles.
Alors tu as choisi quoi après la 800GS?
Pour me petits pieds, j’ai pris des bottes étanches en Gore-Tex et comme par dessus il y a mon pantalon lui aussi en Gore-Tex finalement durant mon voyage cet été je n’ai pas pris l’eau aux pieds.
Pour les pays froids / très humides, je pense prendre des chaussettes en néoprènes, mais c’est volumineux et lourd alors je ne sais pas encore si je les prendrai.
Je n’ai aucune bouteille en plastique souple dans mes valises et si je transporte des bouteilles additionnelles, je les fixes à l’extérieur de celles-ci.
Il y a effectivement trop de risques que ça éclate dans les affaires.
Pour le départ à mon avis c’est compromis pour 2021…
Avec cette deuxième vague les espoirs s’amenuisent un peu plus chaque jour.
Bonne continuation à toi.
Motardement
LoRZo
Hello,
Tu vas rire … mais j’ai repris un F800gs 🙂
A la base je comptais continuer deux ans avec la tienne ça l’aurait amenée autour des 200 000 km ce qui aurait été un kilométrage respectable pour une retraite méritée. Et je serai parti pour une T7 d’occasion (d’où les deux ans). Je pense que c’est un meilleur compromis pour moi qu’un mono vu que je fais déjà 10 000 par an rien que pour le boulot si je rajoute les détours et les balades le mono prend probablement un peu trop cher trop rapidement. Mais bon ça c’était le plan et comme j’avais une moto complète en pièce de rechange j’ai repris une F800gs … une jeunette de 2010 avec 41 000 km ha ha.
Pour le gore-tex, c’était surtout si tu dois franchir des guets où l’eau passerait au dessus de la botte … parce qu’après t’as un pédiluve pour un moment. Et tu coures les journaux papiers pour mettre dans tes bottes les soirs histoire d’assécher un peu l’intérieur. Un jour ou deux ça peut passer … au bout d’une semaine c’est l’enfer !