A la découverte des Fjords!
A peine passé la frontière Norvégienne que j’aperçois déjà les premiers jardins sur les toits des maisons. Ça doit pas être facile pour tondre la pelouse !
Il commence à se faire tard, fatigué de cette journée, il est temps de trouver un campement pour passer la nuit.
En longeant la rivière Klaralven, je trouve rapidement un spot parfait à proximité de l’eau et avec une table et des bancs pour se poser. J’installe mon campement et prépare un dîner de chef, riz curry lait de coco ! Et je file me coucher pour cette première nuit en Norvège.
La nuit a été bonne, je profite du p’tit dèj pour regarder ou aller. Comme je suis arrivé en Norvège précipitamment, je n’ai pas eu le temps de faire des recherches sur les sites à découvrir. Bon du coup on va faire simple, direction le Cap Nord, je verrai bien sur la route pour trouver des choses à voir. Je remballe le matos et je file, ça ne parait pas comme ça mais de là ou je suis, jusqu’en haut il y a 2000km ! Je ne voyais pas la Norvège si grande !
La route est beaucoup plus vallonnée que du côté Suédois, les paysages sont aussi plus variés. A Trondheim, j’ai enfin rattrapé mon retard (je suis à la même latitude que la veille). Je rejoins la mythique E6, la route qui monte au point le plus septentrional d’Europe. Ça fait déjà 5h que je roule mais maintenant les compteurs sont à zéro (c.f. latitude) alors je continue la route qui alterne entre les Fjords et l’intérieur du pays, magnifique ! En fin de journée j’arrive aux portes de Trofors, la route se passe bien, j’ai l’impression qu’aujourd’hui rien ne m’arrêtera.
Le soleil commence à se coucher mais je me donne comme objectif d’atteindre le Cercle polaire. Une pause rapide pour faire le plein et avaler un hot-dog mais surtout un bon café et je repars. Ici les stations-service c’est « the place to be », il y a tout, essence, nourriture, et surtout cafés… Il fait de plus en plus sombre mais le soleil ne semble pas vouloir se coucher, vers 23h je refais le plein car il me semble qu’il n’y aura pas d’essence avant un bon moment. Il ne fait toujours pas nuit !
La route qui serpentait et maintenant plus rectiligne, avec un vent glacial ! Et j’arrive finalement vers 1h du matin au cercle polaire situé à 66°33′ de latitude Nord ! Objectif atteint après 17h de moto, c’est top bon ! Comme il fait toujours jour, j’en profite pour faire le tour et découvrir les monuments érigés ici.
Malheureusement je ne peux pas rester dormir ici, il fait vraiment froid et il y a trop vent. Je mets une bonne heure pour trouver un coin à l’écart de la route. J’y installe mon campement sans avoir besoin d’allumer une lampe, il est maintenant 3h du matin je m’effondre dans les bras de morphée instantanément.
Le soleil tape sur la tente et le bruit des véhicules sur la route m’empêchent de me rendormir. Il est 8h du matin, je suis éclaté, je décide de remballer le matos et de me trouver un autre spot pour retourner au lit !
Cette fois, je trouve au bout d’un chemin dans la forêt un emplacement au calme. Je jette la tente, déplie le duvet et je m’endors, le sol composé de mousse et tellement confortable, (ou est-ce à cause de ma fatigue ? ) que je me rendors sans prendre la peine de ressortir le matelas !
Je me réveille et reprend la route, enfin j’essaye, je suis parti tellement loin dans la forêt que je galère à faire demi-tour avec la moto dans le humus ! A partir de maintenant je perds complètement la notion du temps, vu qu’ici le soleil ne se couche plus, l’heure ne met plus utile pour la gestion du temps !!!!!
A Rognan, je tombe par hasard sur une ferme musée, expliquant comment les norvégiens vivaient de la pêche et de la conservation des aliments durant l’hiver dans un passé pas si lointain.
Lors d’une escale essence/café proche de Narvik, je rencontre un motard qui m’explique qu’il faut aller vers Tromsø et surtout que le sud-ouest de la Norvège est le coin des routes à virages pour motards. Grâce à lui j’ai maintenant de nombreux points d’intérêt à découvrir !
Je reprends donc la route pour Tromsø qui longe des Fjords. Arrivé en ville je fais ma pause traditionnelle Cappuccino et gâteaux en terrasse au bord du port. La serveuse me dit de faire attention aux goélands quand je prends ma commande sans trop savoir pourquoi. Bien installé au soleil en terrasse, j’en profite pour immortaliser ce moment agréable, j’ai à peine le temps de prendre mon téléphone de la poche, qu’un goéland vole en piqué pour me voler mon carrot cake !!! D’un mouvement de bras réflexe je fais fuir l’oiseau et j’avale le gâteau en un temps record. Après un rapide tour du centre-ville, je reprends la route du Nord. J’ai vu sur la carte qu’il était possible de passer par une ile et donc deux ferrys avant de rejoindre la E6.
Dans le premier ferry je rencontre Jorn qui fait un road trip à vélo, il souhaite aussi atteindre le Cap nord. On discute durant tout le trajet et lui souhaite bonne chance pour attraper le dernier ferry. Car il y a 20km pour traverser l’ile et le bateau part dans environ 30mn !
Evidement pour moi à moto c’est une formalité, d’ailleurs j’arrive tellement en avance que je m’offre un gros burger et une bière dans un resto. Quand je fini mon dîner qui vois-je arriver ? Jorn, il a fait les 20km et lui aussi se prend un burger de réconfort. Nous faillîmes louper le second ferry tellement on discutait! Dans le second Ferry on regarde où passer la nuit, je trouve un spot sur une colline à l’emplacement d’un ancien fort allemand. Pour Jorn c’est trop loin à vélo, nous nous saluons une dernière fois sur la route.
Arrivé au point de bivouac, je rencontre des néerlandais avec leur van, en leur souhaitant une bonne soirée, la discussion s’engage. Ils m’indiquent qu’ils redescendent du cap nord et qu’il y fait un temps magnifique sans aucun nuage. Ça me motive encore plus pour rejoindre le point le plus au nord d’Europe. Après avoir installé le campement, je profite de la vue dominante vers les fjords avec un magnifique couché de soleil !
Petit point culture : les allemands pendant la seconde guerre mondiale avaient envahi la Norvège et y on construit de nombreux bunkers pour surveiller les côtes.
Là où j’ai passé la nuit, le bunker allemand a été détruit lors d’une mauvaise manipulation dans les réserves de munitions. La légende voudrait que ça soit grâce à un résistant Norvégien.
Aujourd’hui c’est le grand jour, je dois atteindre le cap nord, il ne me reste que 420km à faire. Rien ne pourra m’arrêter. La route, magnifique comme d’habitude, serpente le long de la côte et des fjords jusqu’à Alta. Ensuite elle traverse les terres, l’impression d’être au milieu de nulle part, tantôt des plaines, tantôt suivant les rivières et par moment des lignes droites qui semblent interminables. Après avoir rencontré Jorn et son vélo, je pensais avoir vu plus fou que moi. Mais je me trompais, sur la route j’ai croisé un couple de suisse en tandem !! oui oui en tandem ! Grâce à eux j’ai appris qu’il y a un énorme tunnel de 9km de long pour rejoindre l’île du cap nord. Ce tunnel les impressionne car il est en cuvette, avec une montée à 8% pour sortir et sans voie cyclables ni de secours. Ça met la pression !
La E6 s’arrête à Olderfjord, je dois maintenant prendre la E69, qui longue la côte.
Quelque chose me dit que j’approche de ma destination.
Je m’engouffre dans le tunnel de 9 km de long, j’avoue qu’il faut pas être clostro, le tunnel descend en pente douce sur environ 6 km puis les 3km restants sont une sacrée grimpette, je comprends maintenant l’inquiétude des suisses en tandem !
Arrivée sur l’île qui me mènera jusqu’au point le plus septentrionale d’Europe la température a chuté et à quelques kilomètres avant d’arriver je me retrouve dans une purée de petits pois !
Un brouillard de dingue avec la température qui tombe à 8°C, il y a moins de 45mn il faisait encore 23°C !!! Je repense à ce que me disait les néerlandais, « tu verras au cap nord il fait super beau la vue est magnifique… » Ben c’est loupé !
Les cabines d’entrée du site me sautent à la figure. Je m’arrête pour prendre mon billet d’entrée. La vendeuse me dit que j’ai pas de bol, la veille il faisait encore 20°C avec un ciel bleu et un splendide soleil, en me montrant les photos… Frustration puissance 10000 !!!!
Du parking c’est à peine si on voit le bâtiment, et du bâtiment on ne voit même pas le fameux globe symbolisant le bout du monde. Je m’installe au café avec comme d’habitude un cappuccino et une part de gâteau en attendant que ça se découvre. Je discute avec le serveur, qui est français, il me dit que d’ordinaire le dernier jour du jour polaire comme aujourd’hui, il y a des milliers de visiteurs. Ce soir nous somme moins de 10 ! Au moins le Covid à un avantage, ne pas être submergé de touristes…
Il me raconte qu’avec sa collègue de l’accueil, ils sont restés confinés pendant la première crise du covid seul et qu’au moment du déconfinement une tempête de neige est tombée. Ils ont dû être évacué par l’armé 15 jours plus tard tellement la neige empêchait les secours d’atteindre le site du cap nord !!! Ça ferait un bon scénario de film de science-fiction !!!
Il est maintenant 1h du matin, le site ferme ses portes, il ne fait plus que 6°C toujours dans les nuages ! La moto galère pour démarrer mais finalement en insistant elle craque. Je fais la photo traditionnelle sous le globe (interdit) et je pars à la recherche d’un endroit pour camper. Il m’a été impossible de trouver un hébergement à un prix convenable, le moins chère 75€ pour une nuit dans une « cabin » sorte de mini chalet sans salle de bain, ni cuisine.
Après avoir évité de percuter des rennes dans le brouillard et rodé pendant presque 1h pour trouver un spot, je jette la tente et m’endors.
Au réveille la météo est similaire à la veille, mais je profite pour faire un tour de l’île en allant voir les villes de Kamøyvær, Skarsväg et Gjesvær.
Puis je me dirige au cap nord car le billet d’entrée est valable 24h (en revanche pas le parking… qu’il faut repayer) et là surprise, en arrivant aux cabines là où la veille la météo était exécrable, le ciel est dégagé. C’est avec bonheur que je profite du site le plus au nord d’Europe !
Je rencontre Thomas un motard allemand venu en solo pour découvrir la Norvège, nous sympathisons et décidons de reprendre la route du sud ensemble jusqu’à Alta où nous trouvons un camping pour passer la nuit.
Au camping on croise un couple de français qui viennent tous les 2 ans au cap nord avec des vieux véhicules qu’ils restaurent. Cette année ils sont montés avec un vieux camion Opel des années 50-60 et sa caravane d’époque, la classe !
Avec Thomas nos routes se séparent, il souhaite faire de la randonnée vers Tromsø et moi aller aux Lofoten, j’ai appris que c’est l’endroit incontournable à voir en Norvège.
Pour rejoindre les Lofoten, je compte prendre le ferry menant à Andenes, malheureusement j’arrive 5 min après le départ du dernier ferry du matin le prochain est dans 3 heures ! Quelle perte de temps. Mais le cadre est agréable, l’eau est transparente, il fait beau alors ça fait relativiser.
Le ferry nous recrache dans le nord des Lofoten, j’ai trouvé un spot pour passer la nuit à presque 1h de route, c’est au bout d’un chemin en terre avec une table en bois, c’est parfait pour camper.
Pendant que je me prépare à manger, des moutons me tiennent compagnie.
A nouveau en selle, je prends les petites routes qui longent les fjords c’est magnifique, ici il y a un côté plage et un côté montagne ! La luminosité est dingue et le contraste saisissant entre les eaux turquoise et les versant tout vert.
Ma route me conduit vers une zone de campement sauvage ou il y a déjà du monde, alors je me mets un peu à l’écart. Je coupe le contact et qui je vois : les néerlandais que j’avais croisé quelques jours auparavant. Ils me fonts signe de venir à eux et m’invitent à dîner. Au menu : crêpes hollandaise au fromage, pomme et sirop de sucre. C’est assez proche de nos crêpes bretonnes et aussi bon. Le tout accompagné de vin blanc. On n’est pas bien là ?
Le site est composé d’une sorte de tour de verre ou l’on peut dormir et d’une cabane appelée le « Bar ».
Avec mes nouveaux amis nous allons au bar, et nous faisons connaissance avec un couple d’allemands et un autre venant de Trondheim puis plus tard de trois jeunes locaux qui passent pour faire un BBQ au bord de la mer. Les locaux m’indiquent tous les point à ne pas manquer aux Lofoten et ensemble nous refaisons le monde en buvant jusqu’à ce que le soleil se couche. Sauf que le soleil ne se couche toujours pas ici. Finalement nous irons dormir vers 3h du matin.
Réveil difficile…étrange non ? Je salue mes compagnons de soirée et part en direction des points d’intérêt récupérés la veille. Première étape aller à la rencontre des aigles de mer à Eggum. Arrivé à Eggum il y a un ancien fort, allemand encore, et effectivement on peut y voir les aigles qui planent au dessus de la mer à la recherche de poissons. Je ne savais pas qu’il existait des aigles de mer ! Puis direction vers les plages de sable blanc de Vik, Auckland et Uttaklev. Malheureusement le ciel commence à se couvrir, alors je me dépêche de piquer une petite tête. L’eau est glacée mais c’est revigorant ! Quand je sors de ma baignade la pluie arrive et ne me quittera plus.
Rapide séchage et direction la ville musée de Nusfjord, ambiance ici avec les nuages bas et la bruine qui tombe. Le village de Nusfjord est le ou l’un des plus vieux villages de pêche des Lofoten. Avec sa boulangerie datant de 1877 et ses poissons qui sèchent le long des parapets. Je m’accorde une petite folie et je vais au restaurant pour découvrir la cuisine locale et surtout me réchauffer un peu.
Je me laisse tenter par le Bacalhau plat importé du Portugal à base de morue préparée à la Norvégienne et des tomates le tout accompagné d’un verre de vin blanc et petit café pour finir le repas. C’était bien bon, ainsi que la note : 35€. Je ne vous avais pas dit qu’en Norvège c’est cher ? Néanmoins ça fait du bien de manger autre chose qu’un sandwich.
Allez c’est pas le tout de flâner, mais j’aimerai voir si je peux faire la randonnée pour monter au Ryten, apparemment c’est une rando facile d’environ 2h qui emmène vers un point de vue sur une partie des Lofoten qui n’a pas d’accès par les routes. Malheureusement avec cette météo le Ryten qui culmine à 500m d’altitude est dans les nuages, ça n’a aucun intérêt d’y aller. Je regarde la météo et m’aperçois que le mauvais temps va s’installer ici pour les prochains jours alors je book le Ferry pour aller à Bodø. Comme le prochain ferry n’est que le lendemain matin, je m’installe au camping le plus proche du port d’embarcation à Moskenes.
La nuit pour poser sa tente est de 19€, pas le choix c’est le prix à payer pour une douche chaude ! La nuit sera humide, il pleuvra jusqu’au matin. Mais en me préparant le dîner je fais connaissant avec un couple de français qui sont venu faire les Lofoten à vélo, mais attention avec leurs deux garçons de 2 ans et 5 ans ! Je crois que j’ai trouvé encore plus fort que le couple de suisse en tandem !!!! Chapeau les gars !
Devinez qui je retrouve sur l’embarcadère du ferry, mon couple de néerlandais ! L’attente pour embarquer est tout de suite moins pénible.
A peine débarqué à Bodø que le soleil et la chaleur sont déjà de retour. C’est dommage de ne pas pouvoir profiter plus des Lofoten mais la route et encore longue. Je dois rejoindre la France pour fin août pour rencontrer l’importateur AJP France lors des Trail Aventure days.
Après avoir passé à nouveau le cercle polaire, je vois sur un parking, une moto en pièces détachées. En motard solidaire je m’arrête pour proposer mon aide au propriétaire. Le gars a complètement éparpillé les pièces de carénages autour de sa magnifique Ducati 900ss. Le propriétaire me dit qu’elle tourne sur un cylindre, mais qu’il y a bien de l’étincelle à la bougie et de l’essence qui arrive dans le moteur. Je lui propose mes outils pour vérifier les courroies de distribution, sujet sensible sur une Ducati… Et la sentence tombe, la courroie du cylindre avant est arrachée, les soupapes sont coincées, le cylindre avant est mort ! Je tente d’apporter au malheureux un peu de soutien moral mais je ne peux rien faire d’autre pour l’aider alors je reprends la route.
Ma mission du jour est de faire la révision de la moto. Déjà 5000 km d’avalé depuis Ostersund, c’est passé tellement vite ici !
Et devine quoi on est samedi… Par chance à une station-service, je croise deux jeunes motards et leur demande ou je peux faire la vidange de la moto. Ils m’envoient vers un garage moto mais c’est l’heure de fermeture… A ce moment on discute un peu plus avec les jeunes et finalement ils m’emmènent au moto club du papa d’un des deux. là bas je pourrais faire la vidange. C’est nickel ! Un des membres du moto club apprend qu’un « étranger » est au club alors que les jeunes ne sont pas membres… Du coup ils me mettent un coup de pression pour finir, mais c’est bon le plus chiant est fait la vidange de la moto. Le reste pourra être fait plus tard. Je remercie les deux jeunes intrépides et repart sous une pluie battante !!!
Sur la route je m’arrête chez Biltema. Biltema c’est une sorte de Castorama mixé avec Norauto et Décathlon. Tu y trouves tout ce que tu veux. C’est le gars en Ducati qui m’a parlé de ces magasins. J’y achète une chaîne pour remplacer celle de ma moto elle a fait 20000km et commence à être en très mauvais état.
Avec ce mauvais temps j’ai pas tellement envie de sortir la tente, alors je me trouve un petit camping et me prend une « cabin ». Je n’avais pas dormi dans un lit depuis la Suède il y a 12 jours, que c’est bon !
Comme petit déjeuner, j’attaque le montage de ma chaîne, j’ai acheté un dérive chaîne spécial pour ça, mais malgré tous mes efforts c’est l’outil qui plie et non le rivet qui se détache.
Bien dégoûté je remballe mes affaire et file direction la ville de Trondheim qui mérite le détour.
Après la découverte de la majestueuse cathédrale et des maisons en bois sur pilotis de la ville de Trondheim.
Je pars vers Ändalsnes ou je me trouve un spot pour camper au bort d’une rivière à l’eau transparente !
J’ai passé une nuit super froide encaissé dans les montages sans soleil avec la fraîcheur de la rivière, c’est l’une des nuits les plus froides de mon voyage jusqu’à maintenant. A Ändalsnes je trouve un garage auto qui veut bien me découper la chaîne. La chaîne est trop longue car chez Bulteca ils n’ont pas toutes les longueurs dispos. Et j’attaque le changement de celle-ci sur le parking d’une station-service. Cette fois tout se passe bien, il était vraiment temps de la changer, sur un maillon il manquait le rouleau principal… elle était à deux doigts de la rupture. Un petit café au soleil et c’est reparti.
La journée s’annonce belle, il fait beau et j’attaque les « Alpes » norvégiennes et le fameux Trollstigen. La route est dingue, une série de lacets sur une route étroite avec des cascades c’est magnifique. Je m’arrête en haut pour aller sur la passerelle et profiter de cette vue de malade !
Pendant ma pause déjeuner un jeune motard local s’arrête et engage la conversation. En repartant il me propose de m’offrir une glace au prochain village à Sylte. Pendant que nous mangeons notre glace un autre motard en KTM s’arrête et tourne autour de ma moto. Je vais à sa rencontre et lui demande si je peux l’aider. Il me dit « houa hou une AJP PR7 ! J’en avait entendu parler mais c’est la première fois que j’en voit une ! » Autant te dire que la pause glace a duré plus longtemps que prévu. Je suis attendu à Geiranger, Delphine est montée de Toulouse en solo avec sa moto pour se faire la Norvège. Geiranger est notre point de ralliement. Sur la route qui mène à Geiranger je re-croise le motard en KTM, lui aussi va là-bas. La route en lacet qui mène à la ville est fantastique ! Une vue sur le Fjord magnifique. Dans ce pays après chaque virage, c’est une nouvelle claque ou un décollement de rétine !
Comme convenu je retrouve Delphine à Geiranger, mais aussi le Gars en KTM j’apprends qu’il s’appelle Stan et habite lui aussi aux Pays-Bas. Nous décidons de continuer notre route tous les trois et de trouver un camping pour passer la soirée. Nous sommes début Août mais ici une partie des lacs sont encore gelés et par moment il y a de la neige sur les montagnes alors que l’altitude ne dépasse pas 1000m.
On se trouve un camping bien équipé et surtout des jetons pour faire mes lessives, je n’ai plus rien de propre depuis quelques jours…
Nous passons une super soirée dans les canapés de la salle commune ou nous sommes les seuls, ça fait du bien de passer une soirée avec du monde. Le lendemain pendant que mon linge redevient propre et sec, avec Stan nous faisons les check-up de nos motos. Pour lui ce sont les contrôles de routines, pour moi j’en profite pour finir ma révision: contrôle du jeu aux soupapes, changement du filtre à air et de la bougie.
Une fois la moto réassemblée et mes affaires bien rangées nous reprenons la route avec Delphine. Stan est parti de son côté plus tôt dans la matinée. Nous nous dirigeons vers Måløy puis prenons le ferry pour Kalvåg. Nous pensions pouvoir trouver un petit spot de camping sauvage mais il y a beaucoup de monde ici, on profite du magnifique coucher de soleil au bord de la mer et on reprend la route. Je t’ai dit que la Norvège c’est beau ? On trouve finalement un spot au top au bord d’un lac avec tables pour manger, c’est le pied ! On dîne rapidos dans le noir et on file se coucher. La transition est rude, à cette latitude la nuit recommence à tomber, les journées sont plus courtes. Au petit matin on se fait un super petit déjeuner au bord du lac, comment c’est bon ! Et nos routes se séparent, Delphine continue vers le nord, tandis que moi vers le sud. Je prends la direction de Bergen par les petites routes donnés le motard que j’ai rencontré en arrivant en Norvège.
Je me tape une journée de moto comme rarement on en a ! La route serpente dans les terres, je passe d’un col à l’autre en longeant par moment des lacs et des rivières. Dès que je descends dans la vallée, il me faut traverser les fjords. En effet les bras de mer rentrent tellement profondément dans les terres qu’ont ne sait plus si ce sont des lacs ou la mer !
L’idylle s’arrête net quand la moto cale ! Plus de jus ! Impossible de redémarrer la machine, il n’y a plus d’électricité même pour allumer les voyants du tableau de bord. Ça sent pas bon cette affaire ! Premier réflexe vérifier les fusibles, ils sont tous bon… ça sent encore moins bon ! Je sors mon voltmètre et mesure la tension batterie 9,5V !!! C’est clairement pas suffisant pour tenter d’électrifier la moto. Là c’est vraiment la merde ! Je vérifie le faisceau électrique que tous les connecteurs soient bien en place et qu’il n’y a pas de câble abîmé. Je ne vois aucun problème alors avec le booster de démarrage je tente de démarrer la moto, ça marche. La moto au moins démarre, mais dès que je retire le booster la moto cale. Je reprends la tension batterie elle est redescendue à 9,5V. A ce moment il n’y a que trois possibilités de pannes, mais toutes doivent être liées. Je dois trouver quel est ou sont les éléments de charge endommagés parmi l’alternateur, le régulateur ou la batterie ou pire les trois ? Je reprends le voltmètre et vérifie la valeur ohmique du régulateur, il semble ok. Ensuite pour tester l’alternateur il faut que je redémarre la moto, j’espère que je vais réussir car le booster est déjà faible. La moto démarre et j’arrive tant bien que mal à prendre les mesures sur l’alternateur qui me donne que 2,5V par phase ! c’est tellement faible que j’y crois pas !
De toute façon j’ai pas de quoi réparer et il commence à faire nuit. Désabusé, j’appelle le dépanneur, faut bien que l’assurance tout risque serve à quelque chose.
Le temps que la dépanneuse arrive, je remonte la moto dans le noir, j’ai l’impression d’oublier de remonter quelque chose… Cette histoire me rappelle un gars en Ducati.
23h la dépanneuse arrive, on charge la moto et vers 1h du matin je suis droppé à l’hôtel réservé par l’assurance, tandis que ma moto prend la route du réparateur le plus proche.
Il m’est impossible de fermer l’œil de la nuit. Je me pose trop de questions… Pourquoi la moto est tombée en panne ? ou est-elle ? Le garage va-t-il pouvoir la réparer ? Combien de temps vais-je rester coincé ici à Bergen ?
Après de nombreux coups de fils avec l’assurance pour avoir un taxi, avec le garage pour savoir quand réparer et avec AJP pour recevoir les pièces, la moto est finalement prête en 5 jours.
AJP a envoyé les pièces en 24h à Rider Bergen (le garage) mais ils n’ont pu installer les pièces que trois jours plus tard. Je suis tombé en panne le mercredi, le vendredi les pièces étaient arrivées et lundi la moto était prête !
Bilan c’était bien l’alternateur HS, par précaution on a changé l’alternateur et le régulateur et j’ai demandé un embrayage pour remplacer celui qui continue à brouter. Je pensais le faire remplacer chez Ride Bergen mais c’est 150€ l’heure de main d’œuvre !!!
Rien que la main d’œuvre pour changer l’alternateur m’a coûté 300€ …
Heureusement que les cinq nuits d’hôtel ont été prises en charge par l’assurance.
Au moins cet imprévu m’aura permis de me reposer, d’éditer des vidéos et de visiter la ville portuaire de Bergen. En cette saison la ville est agréable et bien animée, j’ai même vu une course de hors bords !
Cette panne a un peu bouleversé mes plans, alors je décide de retourner au Danemark le plus vite possible pour être à temps en Auvergne pour les Trails aventure days.
J’ai booké un ferry à Langesund. Après une dernière nuit de camping sauvage en Norvège j’embarque dans le ferry. Pendant la traversée, je fais la connaissance de Pellekaan qui bosse pour Mosko Moto et de Lucas un jeune Allemand qui vient de faire son premier voyage à moto en solo à 24 ans.
La Norvège a été un pays riche en découvertes, la nature, l’histoire du pays et les superbes rencontres avec toutes ces personnes. C’est sans doute le top One des pays que j’ai fait jusqu’à présent.